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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Un "petit sujet"

Publié le 4 Mai 2010 par Paul Quilès in Cumul des mandats

     Absent-isme.jpg     Ils étaient donc une vingtaine, cette nuit, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, à s’intéresser au débat, suivi d’un vote, sur le prêt à la Grèce.

     Seulement 20 sur 577 ! Probablement parce que les 557 autres pensaient qu’il s’agissait d’un "petit sujet" et que, de toute façon, ce que disent les députés importe peu….

    "Petit sujet", il est vrai, que l’avenir d’un pays ami, membre de l’Union Européenne, étranglé par la spéculation internationale, à la suite de la gestion calamiteuse  d’un gouvernement de droite….

     "Petit sujet" que de savoir comment va réagir le peuple grec, à qui l’on administre une cure d’amaigrissement sans précédent ….

     "Petit sujet" que de s’interroger sur l’attitude de l’Europe devant pareil drame….

 

 

     Depuis des années, je ne cesse de dénoncer ce désintérêt du Parlement, censé être « la voix de la France » à l’égard de questions sérieuses.

    Ainsi, le 15 janvier 2009, je m’indignais de voir que plus de 500 députés avaient « séché » le débat sur l’intervention israélienne à Gaza (lire) , alors que l’opinion du monde entier et les médias s’inquiétaient de la montée des passions à la suite de ces affrontements sanglants.

     Il y a 10 ans, j’avais déjà analysé* les raisons et les conséquences de ce fonctionnement désastreux de nos institutions et j’avais formulé des propositions pour y remédier. La plupart d'entre elles sont encore malheureusement d’actualité.

     La plus évidente de ces mesures consiste à mettre fin à ce que le constitutionnaliste Guy Carcassonne appelle, dans un excellent article (lire), une « plaie » et une « absurde exception française »: le cumul des mandats.

     J’ai, à de multiples reprises regretté les mauvais arguments qu’utilisent trop de parlementaires et de responsables des partis politiques pour refuser cette mesure de salubrité démocratique. Tant qu’elle ne sera pas adoptée, le Parlement restera une chambre d’enregistrement ou un théâtre d’ombres et nos concitoyens se détourneront un peu plus de la vie politique et de ceux qui l’animent. Certains peuvent s’en satisfaire. Pas moi. 


* Dans un livre écrit avec Ivan Levaï : « Les 577, des députés, pour quoi faire ? »

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L
<br /> Oui, cher Paul, je me joins à ton étonnement devant le peu d'intérêt accordé par nos députés pour un tel débat, majeur pour l'avenir de l'Europe. Ainsi on peut véritablement s'interroger sur le<br /> contenu des échanges parlementaires et la considération que montrent là les députés de notre Nation pour les mandats confiés par le peuple. C'est assez désastreux pour la démocratie.<br /> Amitiés, Laurent<br /> <br /> <br />
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B
<br /> Ils étaient 17 en fait, à ce qu'a dit la Presse.<br /> Pourquoi n'étaient-ils pas là?<br /> Le cache-sexe de leurs engagements dans le cadre de leurs multiples autres activités, électives ou partisanes, n'est même pas crédible: pur prétexte.<br /> Évacuons vite la droite: pourquoi se serait-elle déplacée, pour voter un texte dont de toutes façons le sieur Sarkozy avait pris la décision, qu'elle est une saine mesure.<br /> Pour être présente en masse il eût fallu, que les conversations informelles de la salle des quatre colonnes et de la buvette du Palais Bourbon, les aient avertis que la Gauche se déplacerait en<br /> masse pour combattre cette mesure, et ils savaient que la Gauche, massivement socialiste ne se déplacerait pas, puisqu'en Réunion de Groupe, les socialistes avaient décidé de voter ce plan<br /> d'étranglement.<br /> Et Fabius,le foudre de guerre pivot de la majorité au Parti Socialiste l'a expliqué tranquillement à "Elkabbach-taisez-vous" sur Europe1: le PS émet des réserves sur les "petits" inconvénients de<br /> ce prêt français pour le peuple Grec: mais il fallait sauver la Grèce de l'insolvabilité, c'était un devoir de "solidarité" Européenne.<br /> Sûr qu'il n'avait pas eu beaucoup de difficultés pour convaincre les Strauss-Kahniens,leur champion faisait partie des étrangleurs, au FMI.<br /> Enfin, me direz-vous il n'y a pas que des Strauss-Kahniens dans le groupe socialiste?<br /> Certes non, il y a aussi le "bouillant" Hollande et ses(nombreux)amis?<br /> Pas de problème de ce côté: les chantres du "OUI" au TCE en 2005,avaient poursuivi dans l'erreur et étaient d'accord sur cette question.<br /> Alors qui pouvait motiver les autres à aller dans l'hémicycle? Pas Martine non plus, puisque le pacte de non-agression Aubry-Fabius -Strauss Kahn pour les primaires de 2012, n'allait pas être<br /> affecté par cette "petite affaire" d'un des PIGS.<br /> Dès lors,la messe était dite, le plus urgent était ailleurs qu'à l'assemblée.<br /> Du reste, nous le savons, les députés socialistes sont tellement occupés à travailler comme des malades à peaufiner le "Modèle de Civilisation" de la convention du projet socialiste.Exit Moscovici,<br /> ci-devant Ministre des Affaires Européennes, chargé d'animer la première de ces conventions.<br /> Idem pour Montebourg: lui d'ordinaire si disert devant les journalistes, a été interviewé aujourd'hui: il n'a pas pipé mot de ça. Qui représentait nos "valeurs" à l'Assemblée ce soir là? je n'en<br /> sais rien.<br /> En tout cas en nous trahissant, comme ils nous ont déjà trahis en ne signant pas l'Appel http://www.exigences-citoyennes-retraites.net/<br /> et demain dans l'hémicycle, ils ont bien mal auguré de la fiabilité du chèque-en-blanc qu'ils souhaitent obtenir en 2012 du peuple français.<br /> Rendez-vous au débat sur les lois Hortefeux de "Réforme" des collectivités locales.Je gage que le syndicat des élus sera présent en masse pour défendre son gagne-pain!<br /> Misère, misère...<br /> <br /> <br />
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