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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

On n'a pas besoin de la bombe

Publié le 18 Février 2021 par Paul Quilès in Désarmement nucléaire

On n'a pas besoin de la bombe

     Telle est bien la conclusion de la rencontre à laquelle j'ai participé sur la radio RCF le 16 février.

 

     On en trouvera ci-après un compte rendu, extrait du site de RCF.

 

    Pour écouter, c'est ICI (mes interventions à 5'40-8'40; 15'10-17'50; 21'-23'50; 35'55-38'30)

*****

L'arme nucléaire est-elle incontournable ?

 

     Avons-nous encore besoin de la bombe ? L'arme nucléaire est-elle toujours adaptée aux périls qui nous menacent ? Pour nous aider : un jésuite, un ancien ministre et un universitaire.

    Il y a trois semaines la France, qui fait partie des 9 puissances possédant l'arme nucléaire, a refusé de signer le TIAN (Traité d'interdiction des armes nucléaires) de l'ONU, ce qui la rend "hors la loi". Parler d'arme nucléaire peut sembler désuet. Pourtant, c'est un facteur crucial dans les relations internationales.

 

Melchior Gormand et Stéphanie Gallet 

accueillent trois invités pour en discuter.

 

     - Christian Mellon est jésuite, membre du CERAS, spécialiste de la pensée sociale de l'Eglise, 

    - Paul Quilès est un homme politique, ancien ministre de la Défense en 1985-1986, ancien président de la commission de la Défense, Président d'IDN( Initiatives pour le Désarmement nucléaire) 

    - Benoît Pélopidas est chercheur et fondateur du programme d'études sur les savoirs nucléaires à Science Po.

 

LA POLITIQUE NUCLÉAIRE : UNE AFFAIRE DE CITOYENS ?

 

     Pour Benoît Pélopidas cette question est fondamentale dans le débat actuel, car les citoyens français sont directement liés à celle-ci en effet "on peut choisir de ne pas se soucier de la politique nucléaire en tant que citoyen, mais on ne peut pas choisir de ne pas être affecté par cette politique". Il donne trois raisons à cela. Tout d'abord nous sommes tous des contribuables donc participons au financement de la politique nucléaire, nous acceptons "d'être les cibles de nos adversaires" mais aussi qu'une éventuelle "riposte soit faite en notre nom".

 

      Concernant le débat sur la politique nucléaire, l'ancien ministre de la Défense, Paul Quilès, raconte avoir découvert un "mensonge" lorsqu'il était au gouvernement. Pour lui "Il y a toute une série de mensonges, d'oubli ou de sous-estimation" autour de la politique nucléaire. 

"On enfume l'opinion publique, on enfume les médias, on enfume les parlementaires." 

 

LE DIFFICILE ÉQUILIBRE ENTRE ÉTHIQUE ET RÉALISME 

 

     Plus qu'un débat public, la question du nucléaire est également éthique. 

 

     Pour le jésuite, Christian Mellon "une politique sage du désarmement nucléaire [...] va dans le même sens que les appels du Pape François" qui nous invite tous, croyants ou non, à repenser la menace d'une telle arme. 

 

     Pour Benoît Pélopidas, il y a un consensus établi autour de l'arme nucléaire qui empêche le débat d'aller plus en profondeur, notamment au niveau politique. Pour preuve, lors de ces recherches en 2018 et 2019,  il a observé que 20% des citoyens interrogés sur les engagements que la politique de dissuasion nucléaire exige d'eux, "se disent au moins en partie d'accord pour que l'usage de leurs impôts financent l'arsenal national et seuls 19% acceptent que le pays soit ciblé par des armes nucléaires adverses et moins d'un tiers des français soutiennent les représailles prévues par la doctrine, donc on ne peut pas parler de consensus."

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