Ce qui s’est passé aux Etats-Unis avec l'envahissement du Capitole par des agitateurs, en grande partie d'extrême droite, est grave. Cette manifestation violente, encouragée par Donald Trump, ne remet pas en cause la démocratie, mais elle l'affaiblit fortement.
De plus, il est une question qui a été insuffisamment soulevée à cette occasion : le danger de la possession des codes nucléaires par le seul Président des Etats-Unis. Cet aspect est très bien analysé par le texte d'Abolition 2000* que voici.
* Abolition 2000 est une ONG (organisation non-gouvernementale) internationale qui lutte pour l'abolition des armes nucléaires.
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« La Présidente de la Chambre des représentants américaine, Nancy Pelosi, a raison de poser des questions sur la possession des codes nucléaires par Donald Trump. Un président américain sans doute déséquilibré, plein de rage et de rancune, qui ne pense qu'à la manière de riposter à ses "ennemis" imaginaires, n'est probablement pas la personne à qui vous devriez demander un jugement éclairé à 3 heures du matin pour savoir si les missiles qui arrivent sont réels, avec six minutes pour décider.
Pourtant, c'est exactement ce que fait le système actuel avec la « mallette nucléaire ». Un président peut être réveillé dans son lit à 3 heures du matin avec une demande de lancement d'une opération à partir de ce qui pourrait être en fait un bug informatique ou une cybermenace. L'officier militaire supérieur qui détient la mallette redoutera d'entendre : « Apportez-moi la mallette, officier ». Le sort du monde pourrait dépendre d’une réponse de cet officier comme « je ne trouve pas les clés, monsieur le Président ».
Le système américain de commandement et de contrôle nucléaire repose sur la décision d'un seul homme, qui se trouve être actuellement Donald Trump. C’est à lui de décider ou non de lancer des actions qui pourraient, si les choses tournent mal, entraîner le lancement de plusieurs milliers d'ogives à partir de missiles balistiques intercontinentaux terrestres et de sous-marins nucléaires.
Il semble que d'autres pays disposant d'importants arsenaux nucléaires ont un système de commandement dual, c'est-à-dire qu'il faut au moins deux mallettes nucléaires pour déclencher l'apocalypse. Par exemple, celles du président et du ministre de la défense ou du chef des forces stratégiques. Même cela constituerait une amélioration par rapport à la situation actuelle aux États-Unis, où le président a le pouvoir illimité et incontesté de lancer une frappe nucléaire et où le processus ne dure que six minutes (ou moins).
On peut se dire : « il reste environ dix jours, et la responsabilité sera alors celle de Joe Biden, qui au moins ne semble pas être fou ». Mais c'est une responsabilité qu'AUCUN être humain, aussi équilibré et rationnel soit-il, ne devrait jamais avoir.
Abolition 2000 a récemment écrit* à Joe Biden, l'exhortant à envisager un certain nombre de mesures destinées à réduire le risque de guerre nucléaire.»
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* Lettre co-signée par Marc Finaud, vice-Président d'IDN
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