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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Réseaux sociaux, atome : « le revers de la médaille »

Publié le 17 Septembre 2020 par Paul Quilès in Désarmement nucléaire

Réseaux sociaux, atome : « le revers de la médaille »
Réseaux sociaux, atome : « le revers de la médaille »

      Dans un excellent éditorial de Pierre Haski diffusé hier sur France Inter, il est expliqué pourquoi les inventeurs des innovations de tous ces réseaux sociaux qui sont entrés dans nos vies dénoncent aujourd’hui l’utilisation qui en est faite, en reconnaissant qu’ils ont été « naïfs sur le revers de la médaille ».

 

« Pourquoi parlent-ils maintenant ? A voir ces anciens cadres d’entreprises qui ont fait rêver le monde, on se demande en effet à quel moment le rêve a mal tourné. Ils pensaient rendre le monde meilleur, et effectivement, certaines de leurs inventions ont été grandement positives et continuent de l’être.

 

Mais ils démontrent aussi comment leur « modèle économique » a évolué pour transformer l’utilisateur, c’est-à-dire vous et moi, en machine à profits, au point de créer des géants mondiaux plus puissants que les États. » (extrait de l’éditorial).

 

    En l’écoutant, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à une invention aux conséquences encore plus problématiques : l’utilisation de l’atome.

   

     Elle a été considérée au départ comme une formidable avancée pour l’humanité, notamment du fait de ses résultats dans le domaine de la santé, mais, 50 ans après la découverte de la radioactivité par Henri Becquerel, Pierre et Marie Curie, elle est apparue comme une terrifiante arme de destruction massive, susceptible de détruire la planète.

 

     Et ici aussi, les scientifiques ont regretté l’utilisation qui était faite de leur invention, qu’il s’agisse d’Einstein, d’Oppenheimer et de bien d’autres scientifiques qui ont demandé l’interdiction des armes nucléaires. 

 

 "Nous savions que le monde ne serait pas le même", se souvient R.Oppenheimer, considéré comme le père de la bombe atomique: "Quelques personnes ont ri, quelques personnes ont pleuré. La plupart des gens se sont tus. Je me suis souvenu de la ligne de l'écriture hindoue et j'ai repris la formule : "Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes".

 

    En 1955, le manifeste Russsell-Einstein, signé par onze intellectuels et scientifiques de premier plan, parmi lesquels Albert Einstein, Frédéric Joliot-Curie, Joseph Rotblat, Bertrand Russell, mettait en lumière les dangers créés par les armes nucléaires et appelait les principaux dirigeants du monde à rechercher des solutions pacifiques aux conflits internationaux.

 

      Ce ne sont pas les inventeurs qui sont responsables de l’utilisation qui est faite de leur invention, mais les entreprises, les militaires, les politiques, qui, chacun dans son domaine, lui trouvent des justifications.

 

    Le Président américain Eisenhower avait déjà dénoncé ce lobby au moment de son départ de la Maison Blanche le 17 janvier 1961, en mettant en garde les États-Unis contre les dangers du complexe militaro-industriel :

 

« La conjonction entre cet immense establishment militaire et une importante industrie privée d’armement est une nouveauté dans l’histoire américaine. Nous ne pouvons ni ignorer ni omettre de comprendre la gravité des conséquences d’un tel développement. Nous devons nous prémunir contre l’influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d’acquérir ouvertement ou de manière cachée. Seuls des citoyens alertes et informés peuvent prendre conscience de la toile d’influence tissée par la gigantesque machinerie militaro-industrielle ».

   

    A ne pas oublier, même en France, pour ne pas être mystifié par les discours officiels*;

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    * Lire: "l'illusion nucléaire. La face cachée de la bombe atomique"

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