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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Le déni et l’ignorance face aux dangers pour l’humanité

Publié le 22 Mai 2020 par Paul Quilès in Désarmement nucléaire

Le déni et l’ignorance face aux dangers pour l’humanité

Voici un texte instructif de mon ami le

Docteur Pradines (bpradines@aol.com)

sur les risques que font courir à l'humanité

le déni et l'ignorance.

 

********

 

     En regardant les visioconférences très instructives diffusées par IDN, nous sommes prévenus des dangers inconcevables que nous font courir la persistance et le perfectionnement des armes nucléaires.

 

     Une occasion nous est ainsi offerte de ne pas rester passifs, de ne pas nous laisser surprendre par le malheur, une fois de plus. L’éducation, les transmissions d’expérience, en un mot la connaissance imposent ce constat : nous savons si nous voulons savoir ! Avec pour corollaire l’action, compétente, motivée, résolue, pour le désarmement.

 

     Nous vivions dans l'insouciance et l'imprévoyance avant la canicule de 2003. Surpris par son caractère inopiné, nous peinâmes à trouver des publications scientifiques préalables sur ce thème. Seule la vague de chaleur de juillet 1995 à Chicago était connue d’un petit nombre de spécialistes. Elle avait tué 739 personnes en cinq jours dans la plus grande ville du Midwest, sur la rive du lac Michigan. Eric Klinenberg nous en a brossé un portrait précis et cruel [1],[2].

 

     En France, en août 2003, quand les premières victimes arrivèrent dans nos Urgences, un premier temps de perplexité fit évoquer une épidémie fébrile, une infection contagieuse.

 

     Dérégulation climatique oblige, un millier de personnes périrent du même fléau en juin 2015 à Karachi. Qui se souvient de ce désastre dans la plus grande ville du Pakistan ?

   

      Nous vivions dans l'insouciance et l'imprévoyance avant la pandémie virale qui a débuté en 2019. Bien sûr, il y eut quelques alertes virales affublées de noms bizarres : SRAS, H1N1, MERS, Ebola, Lassa, Chikungunia, Zika, dengue, etc. Hormis le VIH, ce caravansérail d’épidémies se situait loin de nous : en Chine ou au Moyen-Orient, au Brésil ou en Ouganda, ailleurs en Afrique ou dans l’Océan Indien, au Canada ou ailleurs [3].

     

     Différence considérable avec les désastres précédents, le nucléaire militaire est identifié, répertorié, connu de longue date pour sa dangerosité.

 

      Hiroshima et Nagasaki sont, avec Tokyo, les villes les plus évocatrices du Japon. Ce péril est évaluable, prévisible par la capacité de destruction inédite des armes atomiques. Il est inquiétant par les nombreux incidents et accidents qui nous ont fait frôler l’apocalypse depuis ses débuts. Il ne cesse d’être dénoncé par ceux qui en ont mesuré son caractère absurde et l’utopie aveugle de ses défenseurs. Il ne se contente pas de conséquences d’une inhumanité absolue, inimaginable. Il donne l’illusion fallacieuse d’une efficacité protectrice. Paratonnerre ? Oui, mais dans le sens où il peut attirer la foudre. Juste sur notre sol.

 

      Comment éviter le déni et l’ignorance ?

 

    Certes il n’est pas de bon augure pour sa santé mentale de penser constamment à la prochaine catastrophe. Pis, être une Cassandre revendiquée, fut-elle devenue scientifique, ne favorise pas l’intérêt que l’on veut susciter lors des repas de famille ou entre amis. C’est vrai, on ne brille pas en société avec un tel réalisme.

 

      Pourtant, comme aimait à le dire le président Jacques Chirac, ce qui est important est toujours simple. Les dérégulations climatiques et l’arme nucléaire représentent les menaces manifestes pour l’humanité contemporaine. Allons-nous encore observer longtemps les mouvements favorables au désarmement atomique sans y participer massivement ? A moins de nous laisser surprendre une fois encore, alors que nous étions prévenus.

 

     Le déni et l’ignorance qui s’y attache sont faussement protecteurs.  La connaissance, elle, possède une parenté étymologique légitime avec la sagesse. A l’inverse des fameux trois singes : écoutons, regardons, exprimons-nous.

 


[1] Klinenberg, Eric (2002). Heat Wave: A Social Autopsy of Disaster in Chicago. Chicago, IL: Chicago University Press. ISBN 0-226-44322-1.

Disponible aussi en format numérique : https://tinyurl.com/yaj9cxvf

 

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F
Conscients nous le sommes mais il est plus simple de fermer les yeux en pensant que cela n'arrive qu'aux autres .......... l'on fait semblant d'oublier......et on se réveille un peu tard.......L'article soumis aux lecteurs mérite d'être approfondi
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