Billet d'humeur
Un article récent nous rappelle que l’équipage d’un sous-marin nucléaire lanceur d’engins, c’est-à-dire de missiles nucléaires, lorsqu’il est en plongée pour deux mois, est totalement isolé de l’extérieur. Toutes les communications sont volontairement coupées, à l’exception bien entendu d’un ordre de tir éventuel.
Ceci signifie, en ces temps de virus, que s’il a embarqué avant le début de la pandémie, l’équipage ne sait rien de son existence !
Mais ce que l’article ne dit pas, c’est ce qui se passerait en cas d’embarquement d’un membre de l’équipage qui soit « porteur sain » du virus.
Que faire dans ce cas ? Va-t-on laisser mourir dans leur confinement total les membres de l’équipage ou bien les rapatrier en interrompant la permanence nucléaire ?
Dans tous les cas, impossible de renvoyer en plongée un tel sous-marin, la fine fleur de notre dissuasion nucléaire, qui est elle-même, selon l’acte de foi officiel, « la garantie absolue de notre sécurité », « la clef de voûte de notre politique de défense ».
Et nous voilà alors privés de toute défense par un simple virus.
Un simple virus terrassant le dragon nucléaire ! Tout est dit de l’absurdité de notre dépendance à la bombe atomique.
Bernard Norlain,
Vice-Président d'IDN.
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