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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Un sondage vagal !

Publié le 6 Août 2009 par Paul Quilès in Réflexions à haute voix

  Chacun reconnaît l’intérêt des enquêtes d’opinion pour donner des indications –de façon parfois approximative- sur certaines tendances de la vie politique, économique ou sociale.

  Les prévisions électorales issues des sondages sont, par contre, sujettes à caution et montrent régulièrement leurs limites. Depuis plus de 30 ans, les erreurs manifestes s’accumulent (1974, 1981, 1995, 2002, 2009)….ce qui n’empêche pas les responsables politiques d’avoir fréquemment recours à cet horoscope magique.

   Une 3ème utilisation des sondages va plus loin. Il s’agit de mesurer la « popularité », la « notoriété », la « cote d’avenir » de personnalités politiques ou médiatiques (acteurs, sportifs, animateurs de télévision….). C’est là que le système déraille, incapable de dire quelle est la finalité de cette « mesure ».
   Le simple examen des chiffres depuis une vingtaine d’années montre bien le caractère superficiel, voire non significatif de ces enquêtes. C’est ainsi qu’il a suffi d'un malaise vagal…..pour que la popularité du Président de la République bondisse de 12 points dans les sondages !

   Bien entendu, ceci n’a aucun sens, mais les sondeurs continuent à sonder et la plupart des médias continuent à commenter. C’est pourquoi, je leur pose la délicate et importante question : à leur avis, combien de points aurait gagné le Président (ou le Premier ministre) pour une jambe cassée ? Pour un traumatisme cranien ? Pour un infarctus ?

   Clémenceau disait : « on peut tout faire avec une baïonnette ….sauf s’asseoir dessus ». Pour le paraphraser, je dirai qu’il faudrait éviter de vouloir « tout faire avec les sondages »…..

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G
Merci pour ce rappel Paul,<br /> Les sondages sont apparus au grand jour pour leur caractère prédictif relativement bon, avant la 2ème guerre Mondiale aux Etats unis, avec le fameux succès de l'Agence Gallup à "donner" le bon résultat des présidentielles contre toute attente. <br /> La science(sociologie, probabilités) faisait son entrée en politique!<br /> Mais comme tu le soulignes dans ce post, aujourd'hui ce n'est plus du tout de ça qu'il s'agit: les soi-disant sondages sont délibérément faits pour "fabriquer" l'opinion publique, et non la mesurer.<br /> Les exemples que tu donnes sont révélateurs. Je conseille à tes lecteurs de lire avec attention les derniers articles de Médiapart sur la question, et d'une manière générale, de s'informer sur les sondages auprès du "Docteur Panel", "sondologue" installé sur le Site de Rue89(gratuit)<br /> Merci de faire ces petits "exercices citoyens" pour échapper à "l'agit-prop" développée scientifiquement par la droite et notamment par Sarkozy lui-même, qui vient d'installer une cellule de propagande Internet de 5 personnes(pour l'instant), qui ont passé quelques semaines aux States pour analyser la com internet d'Obama, et qui sont les pionniers de la com web de Sarkozy pour les Présidentielles de 2012(cf. article du "Journal du Net" que j'ai reproduit dans un article, sur ma page de Facebook)<br /> Bonnes vacances à tous ceux qui en prennent.<br /> Bernard GILLERON
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D
Les sondeurs sont des marchands du Temple. Ils profitent d'un commerce lucratif et,surtout, ils pratiquent une fausse religion. La connaissance -authentique- de l'opinion publique suppose une acuité, une finesse qui échappe à leurs questionnaires. Ainsi ils sont bien incapables de mesurer le degré de sincérité des réponses collectées. Aucun instrument statistique ne permet de pénétrer la conviction intime des sondés. Les quelques ruses techniques pour contourner l'obstacle relèvent de la manipulation pure et simple. La "correction" - expression pudique et hypocrite - des intentions de vote pour le FN traduit une réalité aussi évidente qu'inavouable : certains sujets échappent aux sondeurs. Une approximation est transformée en quasi certitude. Cela n'a pas de sens. Mais, le vent des sondages fait tourner le moulin des médias et il finit par influencer l'électorat. Notre époque est celle de Don Quichotte qui couronne les Tartarins de Tarascon.<br /> S'agissant de notre cher président, les sondages ont cependant du mettre dans la cible et les résultats pouvaient être donnés avant l'enquête. L'empathie, la compassion narcissique et une politesse élémentaire - on peut difficilement avouer que l'on souhaite le mal du voisin, même s'il habite l'Elysée- assurait la bonne santé de la popularité de Sarko. De plus, le contexte est toujours déterminant et les vacances rendent les Français moins critiques que jamais. De la crème solaire et de la pizza suffisent à anesthésier le sens critique des échantillons de sondés. L'opinion publique a aussi ses saisons et, pendant l'été, son sens politique se met en vacances.<br /> De toute manière, un "bon" mois d'août peut très bien précéder une mauvaise rentrée. Les sondages sont des hirondelles. Ils trouvent toujours des nids pour poser quelques oeufs,sur la popularité présidentielle, les vacances de monsieur ou les robes de Carla. Mais leur printemps est très fragile - surtout avec un Nicolas Sarkozy adepte des montagnes russes.
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M
Bravo et tout à fait vrai. <br /> Bien à toi Georges Martel
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