Chacun reconnaît l’intérêt des enquêtes d’opinion pour donner des indications –de façon parfois approximative- sur certaines tendances de la vie politique, économique ou sociale.
Les prévisions électorales issues des sondages sont, par contre, sujettes à caution et montrent régulièrement leurs limites. Depuis plus de 30 ans, les erreurs manifestes s’accumulent (1974, 1981, 1995, 2002, 2009)….ce qui n’empêche pas les responsables politiques d’avoir fréquemment recours à cet horoscope magique.
Une 3ème utilisation des sondages va plus loin. Il s’agit de mesurer
la « popularité », la « notoriété », la « cote d’avenir » de personnalités politiques ou médiatiques (acteurs, sportifs, animateurs de
télévision….). C’est là que le système déraille, incapable de dire quelle est la finalité de cette « mesure ».
Le simple examen des chiffres depuis une vingtaine d’années montre bien le caractère superficiel, voire non significatif de ces enquêtes. C’est ainsi qu’il a suffi d'un
malaise vagal…..pour que la popularité du Président de la République bondisse de 12 points dans les sondages !
Bien entendu, ceci n’a aucun sens, mais les sondeurs continuent à sonder et la plupart des médias continuent à commenter. C’est pourquoi, je leur pose la délicate et importante question : à leur avis, combien de points aurait gagné le Président (ou le Premier ministre) pour une jambe cassée ? Pour un traumatisme cranien ? Pour un infarctus ?
Clémenceau disait : « on peut tout faire avec une baïonnette ….sauf s’asseoir dessus ». Pour le paraphraser, je dirai qu’il faudrait éviter de vouloir « tout faire avec les sondages »…..