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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Un nouveau cours pour le PS ?

Publié le 1 Novembre 2008 par Paul Quilès in Politique française

Lors du choix de la ville de Reims pour tenir le 75ème congrès du PS, quelqu’un a jugé que ce choix était opportun, puisque Reims était la « ville du sacre » ! Il ne faudrait pas que cette remarque ironique décrive finalement l’objectif de ce congrès, qui consisterait à vouloir donner au PS un « roi » ou une « reine » pour le conduire. 
 

   L’enjeu est tout autre. Nous vivons en effet un moment exceptionnel à bien des égards: dans quelques jours, l’élection possible (et en tout cas très souhaitable) de Barack Obama peut faire bouger la donne internationale ; la crise qui vient d’ébranler le système capitalisme laisse entrevoir de profondes souffrances sociales, qui se traduiront fatalement par des remises en cause politiques, dont rien ne dit qu’elles favoriseront automatiquement la gauche. Tout bouge autour de nous. Tout change et on ne comprendrait pas que seul le PS ne change pas.


   Entendons nous bien. Il y aura bien après ce congrès un nouveau 1er secrétaire, puisque l’actuel ne se représente pas….même s’il soutient ardemment celui qui se présente, sondages aidant, comme le recours des socialistes ! Il y aura quelques aménagements dans les équipes, on entendra de grandes proclamations sur le rassemblement nécessaire…..mais dans le fond, rien n’aura changé : dans la façon d’analyser, de s’exprimer, de s’opposer, de proposer, de militer, de fonctionner.

 

   Tout au long de ces dernières semaines, j’ai participé, comme d’autres, à des réunions de militants au cours desquelles j’ai défendu la motion C et j’ai assisté à des rencontres entre le premier signataire de cette motion, Benoît Hamon et des socialistes venus l’écouter et dialoguer avec lui. J’ai pu constater l’intérêt et souvent l’enthousiasme que suscitaient non seulement notre analyse et nos propositions, mais aussi le dynamisme et la force de conviction de Benoît Hamon. Combien de fois ai-je entendu : « Si c’est cela la voie choisie par le PS, bravo, je reprends espoir et j’ai à nouveau envie de militer ! »

 

   Tout va maintenant dépendre du vote des militants le 6 novembre et de ce qui se passera, la semaine suivante, à Reims. On nous dit que personne ne souhaite revivre le calamiteux congrès de Rennes et c’est tant mieux. On entend parler d’une « synthèse générale », où, après s’être affrontés, tous les courants se retrouveraient ensemble à la fin du congrès comme si rien n’était, dans un unanimisme suspect gommant les différences apparues au cours des débats sur des sujets aussi forts que la stratégie d’alliance, les réponses à la crise ou la nature du PS. Je ne suis pas certain que ce scénario, soucieux avant tout de reporter à plus tard les conflits d’ambition, serait porteur pour l’image et l’avenir même du parti socialiste.


   Y a-t-il donc une autre solution qui permettrait de sortir de la confusion entretenue par la multiplicité des ambitions (on les dit toujours « légitimes ») ? Chacun sait pourtant bien que celles-ci, prétendument « mises au frigo », sont déterminantes dans les stratégies mises en œuvre par les 3 courants issus de la majorité sortante. Je suis convaincu que, pour ne pas décevoir les hommes et les femmes de gauche qui attendent autre chose de nous, il faut faire en sorte que le congrès de Reims soit le début d’un nouveau cours pour le Parti socialiste. Cela peut se faire autour des engagements pris par la motion C devant les militants -des propositions claires et précises, des orientations sans ambiguïté, une volonté de renouvellement- qui constitueront notre « feuille de route » pour participer à la direction du PS.

 

   Ce serait un signal fort pour la gauche, pour tous ces sympathisants et ces électeurs déçus par le PS et qui lorgnent vers des forces plus radicales d’opposition à la droite, dont nous savons qu’elles n’ont malheureusement ni la possibilité ni l’envie d’exercer le pouvoir, alors que c’est par là que passera le changement auquel nous aspirons. Ce choix ne se situe pas, comme on l’entend parfois,  à « la gauche du PS », mais au centre de gravité de la gauche tout entière.

 

  L’enjeu est de taille. Souhaitons que les militants socialistes puissent s’exprimer en toute liberté et en toute responsabilité dans l’ensemble des fédérations socialistes, au-delà des querelles subalternes. Nous saurons dans quelques jours si le congrès de Reims marque le début de la reconstruction de l’espoir à gauche.

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