Rwanda, une opération de plus ?

La visite d’Emmanuel Macron à Kigali pour sceller une réconciliation annoncée entre la France et le Rwanda est un opération préparée de longue date par le Président français. Il a, pour cela, passé une commande à Vincent Duclert, qui l'a honorée mais qui, par ses déclarations récentes, en révèle l'objectif réel.

Il s’agit de montrer que le dossier du génocide des Tutsis du Rwanda (1994) n’a été l’objet d’aucune attention, d’aucun travail de recherche, d’aucun jugement sur le rôle de la France….jusqu’à la demande par E. Macron le 5 avril 2019, d’un rapport à une commission désignée à cet effet.

La réalité est bien loin de ce que suggère ce jugement sans nuance et, par certains aspects, très éloigné de ce qui 'est passé. J’ai eu l’occasion de le démontrer, à l’aide de documents irréfutables, dont je vous suggère de prendre connaissance.

Il est pour le moins curieux (!) de lire ce matin dans le quotidien Libération, que l’on a "découvert" un document de Michel Rocard, qui aurait été remis à la Mission d’Information Parlementaire que j’ai présidée en 1998 (avec Pierre Brana et Bernard Cazeneuve comme rapporteurs) et qui aurait été "caché".

En relisant la liste des auditions réalisées par cette mission, j’ai pu vérifier que Michel Rocard avait été longuement entendu* et que son audition figurait bien dans le tome 3 de notre rapport (page 223 à 248).

Qui aurait "découvert" ce "document caché"?

Les dénonciateurs ont-ils vérifié si ce document contredisait les déclarations de l’ancien Premier Ministre devant la Mission ?

S’il figure dans les archives de la Mission **, remises à la présidence de l’Assemblée nationale, pourquoi Vincent Duclert n'a t-il pas pu y accéder ?

Pour sortir de cette ambiance complotiste, je vous propose de consacrer quelques instants à lire sur ce blog le texte « Rapport Duclert : une analyse et des conclusions discutables » rédigé par un groupe de réflexion de Rwandais d’origine, vivant en France, en Suisse, en Belgique, au Portugal et exerçant de métiers divers (économiste, enseignant, chercheur, juriste…)

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* Audition de Michel Rocard, Premier Ministre (mai 1988-mars 1991), Député européen, Mme Edith CRESSON, Premier Ministre (1991-1992), Commissaire européen, M. Roland DUMAS, Ministre des Affaires étrangères (mai 1988-mars 1993), Président du Conseil constitutionnel, et Mme Edwige AVICE, Ministre de la Coopération et du Développement (mai 1991-avril 1992)

(séance du 30 juin 1998) 

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** La mission a analysé 15 000 pages de textes, de télégrammes diplomatiques et de documents militaires ; pour 7000 pages, la classification “secret défense” a été levée et certaines d’entre elles ont été publiées en annexe du rapport.