L’accident d’hélicoptères qui a causé la mort de 13 militaires français au Mali est un drame pour les familles et pour l’armée française.
Fils d'un officier très engagé dans plusieurs guerres, j’ai vécu mon enfance dans l’angoisse familiale de la mort de mon père. Puis, adolescent, je l’ai écouté avec émotion raconter et expliquer les évènements qu’il avait vécus, mais aussi les sentiments qui l’animaient avant, pendant et après les opérations.
Je pense donc qu’il faut savoir respecter le deuil des familles et je regrette que, comme trop souvent, le mélange des genres envahisse l’actualité. C’est pourquoi, j’ai refusé de participer à des débats sur la présence de la France au Mali.
Entendons-nous bien : la question est pertinente, mais ce n’est pas le moment de la poser dans des débats publics fatalement polémiques et insupportables pour les familles et les militaires engagés dans les opérations au Mali.
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Si vous souhaitez vous rafraîchir la mémoire et essayer de comprendre l’origine de la situation actuelle au Mali, je vous recommande de lire sur ce blog les nombreux textes que j’ai publiés en 2013, dont j’extrais quelques -uns:
Mali : les 6 défis (15 février 2013)
Depuis le 11 janvier, date de l’intervention militaire de la France au Mali, nombre de nos concitoyens ont découvert ce pays africain et sa situation préoccupante.
Il est vrai que la médiatisation autour des nombreux lieux de tension et de conflits internationaux, ainsi que le débat public omniprésent sur le mariage homosexuel, ont éloigné l’attention des Français du drame qui se préparait dans ce pays depuis un an. Certains responsables, dont je suis, avaient pourtant poussé un cri d’alarme dès avril 2012 sur ce que j’appelais alors (voir sur ce blog "les risques d’un Mali effondré".
Aujourd’hui, même si la pression semble avoir baissé, il est essentiel de bien s’informer pour éviter de se laisser abuser par les simplifications médiatiques et les formules du langage guerrier, qui décrivent mal la complexité de la situation. (….)
Un plan Marshall pour le Mali (interview du 20 janvier 2013)
Invité dans notre journal du soir (France 3), Paul Quilès a déclaré que l'on savait depuis un an ce qui allait se passer au Mali.
Une force africaine devait aider à retrouver l'intégrité du pays, malheureusement, cela ne s'est pas fait. La France a dû le faire.
"On ne lutte pas contre ce type de drame seulement avec des moyens militaires. Il faut un plan Marshall (financier-note de la rédaction) pour ces pays" a déclaré l'ancien ministre de la défense.
Eviter la dérive afghane (22 janvier 2013)
Au cours d'une émission sur Europe 1, j'ai à nouveau attiré l'attention sur la nécessité pour la France de bien fixer les objectifs de sa présence au Mali, pour éviter ce qui pourrait conduire à terme à une dérive semblable à celle qui s'est malheureusement produite en Afghanistan au cours des 10 dernières années, sans que les buts (changeants) affichés aient été atteints.
Etais-tu pour ou étais-tu contre? (26 janvier 2013)
Quinze jours après l'intervention française au Mali, la pression médiatique retombe. Et pourtant, les opérations continuent et elles sont d'autant plus dangereuses -et parfois, difficiles à décrypter- que l'objectif de "guerre contre le terrorisme" est ambigü.
Lors d'un dîner avec des amis, le sujet est venu en discussion et j'ai été, en quelque sorte, sommé de me prononcer clairement sur l'opportunité de cette intervention: "Etais-tu pour ou étais-tu contre?" Devant mon refus de répondre à une question aussi mal posée, j'ai failli être suspecté de faire preuve d'irresponsabilité, voire, plus grave, de nourrir des sympathies pour les Djihadistes!
Heureusement, nous étions entre (vrais) amis. J'ai pu dérouler mon raisonnement, au cours d'une discussion animée.... qui a duré plus d'une heure et il me semble que j'ai fini par les convaincre.
Je résumerai ma position de la façon suivante (....) Lire la suite