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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Avec Trump....dans l'inconnu

Publié le 11 Novembre 2016 par Paul Quilès in International et défense

Avec Trump....dans l'inconnu

Ce texte publié dans Les Echos

 

 résume bien la problématique de l'élection de Donald Trump

 

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      Ah, la révolte du petit peuple blanc ! Fallait-il qu'elle soit puissante pour amener la démocratie américaine à confier son destin à Donald Trump ! Le 45ème président des Etats-Unis a bien joué, comme on dirait sur la scène du reality show dont il fut la vedette pendant de nombreuses saisons. Il y a vu une force, un mouvement de fond et il a raison : cette révolte traverse toutes les sociétés occidentales. Elle n'est d'ailleurs pas sans fondement et mérite à l'évidence de vraies réponses.

 

      Mais ce n'est pas son souci ! Non, on en veut pour preuve la lecture édifiante de son programme, exercice sans doute réservé à ces élites honnies mais qui montre bien, qu'à cette révolte contre la mondialisation, le creusement des inégalités très marqué aux Etats-Unis et le déclassement des classes moyennes Donald Trump n'apporte aucune réponse crédible, en dehors de l'excitation éphémère d'une nuit de victoire contre l'establishment. Spectacle et vie publique ne formant plus qu'une même scène, l'important sans doute à ses yeux n'est pas l'argument mais le trophée. S'asseoir dans le fauteuil d'Abraham Lincoln. Prendre les commandes de l'Etat le plus puissant du monde. Mais dans quel but ? Pour quel projet ? On songe ici aux promoteurs du Brexit, tellement occupés à concocter leur campagne populiste qu'ils en oublièrent d'imaginer un plan de route pour la suite...

 

      Donald Trump a attisé la révolte du petit peuple blanc. Ses mensonges ont porté, la faiblesse de son adversaire et les réseaux sociaux ont fait le reste. Plus de la moitié des Américains ne s'informent plus que de cette manière, via des réseaux savamment programmés au filtre de leurs fantasmes et leur servant, à jet continu, un n'importe quoi de nature à renforcer leurs croyances, fussent-elles les plus obscures. On ne fera croire à personne qu'il s'agit d'un progrès de la démocratie. Par millions, on se complaît dans des complots, on gobe les pires ignominies, on auto-entretient la haine et la peur. La bêtise est virale.

 

      Le n'importe quoi a payé, la foule a suivi le milliardaire new-yorkais. Mais « souvent la foule trahit le peuple », prévenait Victor Hugo. Belle définition du populisme. Porté au pouvoir dans ces conditions, Trump, avec ses obsessions sur la fermeture des frontières et le renvoi des étrangers, ne peut maintenant que décevoir. La première victime de sa politique économique, ce sera justement cette foule blanche qui l'a fait président. Une fois celle-ci déçue, que deviendra sa révolte ? Aujourd'hui, une moitié de l'Amérique ne se reconnaît plus elle-même, une autre a le sentiment d'avoir retrouvé son visage perdu. Elle ne va pas tarder à s'apercevoir que le visage que lui présente Trump, celui de l'« America great again », est un mirage.

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M
Bien dit. La direction des Dems aurait bien fait d'ecouter Michael Moore, il avait fait la bonne analyse.<br /> Si j'etais croyant je me mettrais a prier. Serieusement.
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