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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Pourquoi j'irai à Jarnac...

Publié le 6 Janvier 2011 par Paul Quilès in Toujours d'actualité

Mitterrand.jpg

Il y a exactement 5 ans, j'ai publié dans Le Monde un article ("Ce que François Mitterrand nous a appris"), qui résume bien les raisons pour lesquelles  je serai à Jarnac samedi 8 janvier, à l'occasion du 15ème anniversaire de sa disparition.

Je suis peu amateur des grands épanchements collectifs, dont je connais certains ressorts, mais je souhaite manifester ainsi ma reconnaissance à l'homme qui a rendu possible la venue -si improbable et si contestée à l'époque- de la gauche au pouvoir.

 

Voici cet article:

                                                 

    "Dix ans après la disparition de François Mitterrand, les témoignages et les rétrospectives sur le seul président de gauche élu par les Français sous la Vème République affluent. Cela ne doit pas surprendre. Qu'on ait aimé ou pas l'homme qu'il fut, force est en effet de reconnaître qu'il laissera une trace dans l'histoire de notre pays.

    François Mitterrand ne nourrissait aucune illusion sur les ressorts profonds de la nature humaine en politique. Il ne serait donc pas surpris d'entendre ceux de ses "amis" qui l'ont tant dénigré, surtout vers la fin, lui rendre aujourd'hui de vibrants hommages et se réclamer de sa filiation. Il sourirait certainement -et les apprécierait à leur juste mesure- en lisant les commentaires parfois élogieux de certains de ses adversaires, qui, après l'avoir durement combattu, reconnaissent aujourd'hui les qualités de l'homme politique et la valeur de ses enseignements.

   Le bilan des deux septennats de François Mitterrand est contrasté. Les responsables politiques ont naturellement tendance à le juger sans faire totalement abstraction de leurs engagements partisans. Quant aux commentateurs, il n'est pas évident qu'ils disposent encore d'assez de recul pour juger sereinement de cette tranche d'histoire.

    On entend dire qu'il s'agissait alors d'une "autre époque". Il est vrai que le monde a bougé depuis ce qu'on a appelé "les années Mitterrand". La scène internationale, de plus en plus dominée par l'hyperpuissance américaine, a vu également l'influence de certains acteurs se renforcer. La mondialisation des échanges est devenue un enjeu majeur des relations entre Etats. Des lignes nouvelles de fracture sont apparues, sous les coups de boutoir des extrémismes, qui se manifestent avec plus de vigueur, notamment à travers les dérives islamistes et le terrorisme mondialisé.

    En France aussi, la vie politique, les rapports de force, les débats ont évolué…même si les changements dans ce domaine sont probablement moins forts qu'on semble parfois le croire. Ce qui est sûr, c'est que les électeurs supportent de moins en moins  le carcan de la Vème République, que François Mitterrand avait malheureusement accepté et qui rend aujourd'hui le débat politique au sein des institutions trop fréquemment décalé par rapport aux réalités vécues par les citoyens.

    Pour autant, en dépit de ces évolutions, il est des enseignements de la vie publique de François Mitterrand qui perdurent. Je pense essentiellement au rôle que celui-ci attribuait dans la conduite de son action à la volonté et à la méthode.

    Volonté par exemple d'approfondir la construction européenne sans détruire la France, en liaison avec notre partenaire allemand. Volonté de moderniser l'économie de notre pays en l'appuyant sur des secteurs publics forts. Volonté de rechercher la justice sociale, même si la crise et certains manques d'audace n'ont pas permis d'aller assez loin.

    Quant à la méthode qui fut celle de Mitterrand et qui a toujours guidé sa démarche, personne ne peut nier qu'elle reste totalement d'actualité: des objectifs politiques clairement définis, une stratégie bien affichée, le souci permanent du rassemblement (des socialistes, de la gauche, des Français).

    Ceux qui, comme moi, ont eu la chance de connaître cet homme de près retiendront également un autre trait de sa personnalité, auquel il dut faire appel à de multiples occasions au cours de sa vie: une exceptionnelle capacité de résistance à l'adversité.    

    C'est sa ténacité et la volonté qu'il manifestait dans l'action, jointes à la clarté de ses objectifs qui expliquent sans doute pourquoi ce personnage au caractère trempé, qui pouvait parfois apparaître froid et distant, avait la capacité rare de savoir mobiliser et entraîner les hommes. Souhaitons que d'autres responsables politiques sachent s'inspirer de cette leçon, pour redonner l'espoir qui manque tant aujourd'hui à notre pays."

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V
<br /> Bonjour,<br /> Je tiens à dire que Paul QUILES a tout compris concernant les 2 jeunes français tués au Niger. Il ne fallait pas intervenir car il était certain que les 2 otages seraient tués.<br /> C'est une erreur du président français. Il va recevoir les familles à l'Elysée mais sa responsabilité me parait évidente.<br /> Merci Mr Quiles pour votre analyse.<br /> Un socialiste déçu par les responsables de la section socialiste de Villeneuve-les-Avignon<br /> <br /> Jean-Jacques VARLET<br /> <br /> <br />
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