On connaît les sketches d’Anne Roumanoff, qui se terminent par un tonitruant : « On ne nous dit pas
tout… ».
C’est exactement l’impression que je ressens en ce moment en suivant l’actualité, à travers les commentaires des médias et les déclarations des principaux responsables
politiques !
Parmi bien d’autres, voici quelques exemples, dans des domaines très divers, de ce véritable « enfumage » de l’opinion publique.
- Le faux débat sur « l’identité
nationale ». Certains, dont je suis, ont prévenu dés le départ que cette initiative de N. Sarkozy, dont la maitrise d’œuvre a été confiée au ministre de
l'immigration, était dangereuse. Les dérapages de nature raciste auxquels on assiste quotidiennement en sont la preuve et il ne faut pas s’en étonner, puisqu’il s’agissait, non pas d’un
« débat », mais d’une opération destinée à "piquer des valeurs au Front national", selon la délicate expression d’E. Besson !
- La dramaturgie autour du sommet de
Copenhague, dont l’objet était, d’après les commentaires les moins exaltés, de "sauver la planète et l’humanité". N. Sarkozy et son super ministre Borloo, si prompts à se
présenter comme les meilleurs défenseurs de l’écologie, feraient bien de s’interroger sur les raisons de l’insuffisance de production d’électricité pendant l’hiver, dans un pays qui, pendant 30
ans, a parié sur le développement du nucléaire et donc de l’électricité pour répondre au défi énergétique ! Ils devraient aussi expliquer pourquoi, alors qu'on se vante de pouvoir atteindre
bientôt des chiffres élevés de production d’électricité renouvelable, on prend des décisions incompréhensibles. Témoin cet arrêté tarifaire sur le solaire photovoltaïque en préparation, qui
prévoit notamment une diminution brutale de 10% du tarif au 1er janvier 2010 et une très forte limitation règlementaire pour les toitures intégrées. Juste au moment ou la filière commençait à
décoller...
Pour ceux qui s’intéressent à une expertise sérieuse et argumentée sur les questions de changement
climatique et de développement mondial , voici un site très utile: http://www.global-chance.org/
- La « nouvelle stratégie » de B.Obama en
Afghanistan est présentée comme la réponse à la situation inextricable que rencontrent l’OTAN dans ce pays en guerre depuis 8 ans. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet.
Je me contenterai d’un chiffre, qui a fait l’objet de peu de commentaires : celui du coût fantastique de l’engagement américain (désormais 100 000 soldats), qui va se monter à 100
milliards de dollars par an ! Si une part de ces sommes avait été consacrée au cours des années passées à la reconstruction du pays et à des dépenses civiles, la situation serait moins
grave. Les Américains et l’OTAN pourrait aussi méditer ces autres chiffres, qui expliquent pourquoi les Talibans attirent autant de combattants : ils les payent 250 à 300 $/mois, alors que
l’armée afghane ne leur donne que 120 $/mois !
- la tragi comédie autour de Johnny. Il faut être aveugle ou naïf
pour ne pas réaliser depuis le début de cette affaire qu’il s’agit d’une mascarade, dans laquelle le chanteur est l’otage (probablement consentant) d’une affaire de gros sous. Il est regrettable
que trop de médias, au cours de longs reportages, commentaires et émissions se soient faits les relais de cette opération sordide, montée par des gens qui s’intéressent moins à la santé de Johnny
qu’au magot de la tournée qu’ils risquent de perdre…..et qu’ils voudraient se faire rembourser par une compagnie d’assurance. Petite question: notre chanteur « national » (comme
l’identité du même nom !), est-il toujours domicilié fiscalement en Suisse ? Si c’est le cas, on se demande pourquoi son ami, N. Sarkozy, ne lui a pas parlé du bouclier
fiscal…
- la taxe "charmante" sur les bonus bancaires, annoncée à grands
coups de clairon par Gordon Brown et Nicolas Sarkozy, est avant tout une opération médiatique destinée à permettre au Premier Ministre britannique, mal en point dans les sondages, d’améliorer sa
position à quelques encablures des élections législatives et à N. Sarkozy de montrer sa prétendue détermination à "moraliser le capitalisme". Il est étonnant que cette idée, aux effets
pourtant modestes (taxe temporaire sur les bonus de 2010) et qu’Angela Merkel trouve "charmante", n’ait pas été avancée au récent sommet du G20 de Pittsburgh !
- la fable de l’hyper parlement, colportée par M. Coppé, chef des
députés UMP, depuis la dernière réforme constitutionnelle, censée donner de vastes pouvoirs au Parlement. Apparemment, les députés n’y croient pas eux-mêmes, puisqu’ils n’étaient que 12 à la fin
du débat à l’Assemblée Nationale sur l’identité nationale !
Oui, vraiment, on ne nous dit pas tout, mais, pire encore, on nous prend pour des idiots, comme le fait remarquer un de mes amis, qui m’a envoyé un message
indigné, dont j’extrais cette partie :
«Voulant défendre le lancement du débat sur l'identité nationale et le fait de demander sur ce sujet l'avis du peuple français, N.
Sarkozy a déclaré : "il y a quelques années, on a eu un référendum douloureux en France, 55 % des gens ont voté non à l'Europe. Alors j'ai vu une partie des élites qui disaient "oh là là, le
peuple a dit non, changez le peuple; faut plus l'interroger !" Vous avez de la fièvre, Monsieur Denisot ? Alors, faut plus prendre la température !". …..Mais comment s'appelait le Président
de la République qui a décidé de casser le thermomètre, de ne plus interroger le peuple, de le nier purement et simplement, en décidant de ne pas soumettre à un nouveau référendum le traité de
Lisbonne, succédané de cette fameuse Constitution européenne ? Oui, vraiment, plus c'est gros, mieux ça passe ! Du moins, le croit-il ! »