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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Le jeu de la mort (d'autres réactions)

Publié le 27 Mars 2010 par Paul Quilès in Médias

- Pour écouter l'interview de Paul Quilès 
à Europe 1 -journal de 22h30 du 26 mars-
sur les raisons de la plainte
contre l'émission de France 2
cliquer ici (à partir de 8'05")


- Pour lire la critique de Serge Moati
dans le Journal du Dimanche
 cliquer ici     

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H
j'apprécie beaucoup votre article, merci
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K
<br /> Merci pour votre saine réaction concernant le jeu<br /> télévisé,qui aurait dû soulever l'indignation<br /> générale.<br /> <br /> <br />
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E
<br /> La télé peut-elle tuer ? Si vous avez regardé « Le jeu de la mort », ce documentaire reproduisant, à travers un jeu télévisé, l’expérimentation scientifique menée par Milgram dans les années 60,<br /> vous connaissez la terrible réponse. Mis face à face, pourtant dans une partie sans enjeu, 81% des 80 participants successifs ont « tué » leur partenaire. Il s’agit pour l’un, tiré au sort de<br /> retrouver la bonne association de mots après leur visualisation durant une minute, pour l’autre de lui administrer des décharges électriques de plus en plus fortes, allant de 20 à 460 volts, à<br /> chaque mauvaise réponse, la graduation de dangerosité des zones de voltage étant parfaitement indiquée. Bien sûr la décharge est à blanc et c’est un comédien qui simule la douleur mais les joueurs<br /> l’ignorent. Or, malgré les cris du concurrent dans la zone des 300 volts puis son inquiétant silence dans celle des 400, seulement, donc, 17% ont fait preuve de compassion et acte de résistance.<br /> Pourtant la partie ne conduisait à aucune récompense finale, la production leur ayant expliqué qu’ils participaient à un pilote d’émission. A l’issue du jeu, l’équipe de scientifiques, psychologues<br /> sociaux, qui avaient aidé à la mise au point de l’expérience a expliqué le froid comportement des « tueurs » par leur soumission à l’emprise télévisuelle, pression de l’animatrice, encouragement du<br /> public, environnement déstabilisant, hypnotique pour certains, de l’univers des plateaux.<br /> Bien sûr, l’émission va ouvrir des débats et controverses. Elle a cependant l’intérêt de pointer la lente dérive de la télé commerciale. Même si la France, n’a pas encore succombé au pire, comme la<br /> lucarne anglaise, par exemple, on a le sentiment que les verrous moraux cèdent les uns après les autres. Comment expliquer qu’on se rapproche ainsi des jeux romains, de la tolérance de la barbarie<br /> ordinaire ? J’y vois l’abandon par le politique de son rôle de gardien de l’éthique humaniste, de favorisation du développement des consciences dans une organisation progressiste de nos sociétés.<br /> Le jour où le politique a vendu TF1 à un bétonneur, il a vendu aussi son âme.<br /> La télé n’est jamais en avance sur la société. Elle n’est que son miroir. Depuis des années, le politique a sacrifié son pouvoir de protection, son devoir d’émancipation au vampirisme du monde<br /> économique. La télé est devenue le médium de ses messes noires. L’homme moral ne saurait être un ennemi de l’homme consumériste. L’écran est donc devenu la plus grande vitrine à alouettes, le plus<br /> miroitant appât à cerveaux disponibles. Du coup, horreur télévisuelle et horreur économique s’épaulent. La part d’audience, ici la part du gâteau, est tolérée comme la résultante logique de la<br /> réussite entrepreneuriale. Pas question d’en discuter sa matière première. Le même politique qui, avec raison, s’insurge contre la montée d’une extrême violence, sa banalisation chez les jeunes, ne<br /> s’interroge jamais contre son étalage, sa gratuité à longueurs de feuilletons. Seule l’alerte celle du JT et encore plutôt quand elle est dirigée contre ses représentants.<br /> La télé dont la vocation première devrait être l’éducation et l’élévation du citoyen et cela n’implique pas l’ennui, puisqu’elle a su conjuguer, à ses débuts, ces ambitions avec succès, est devenu<br /> trop souvent le lieu de son exploitation, de sa dérision, de son abêtissement, de son abrutissement, de son abaissement. La plupart des animations ne visent que l’anesthésie du jugement,<br /> l’anéantissement des défenses, ne flattent que le plus primaire de l’individu.<br /> Il est bien tard pour se demander si la télé peut tuer, quand elle a, dans de si nombreuses émissions, depuis bien longtemps, tué l’intelligence. Et malheureusement avec la complicité de la plupart<br /> de ceux qui en vivent.<br /> <br /> Le jeu de la mort/2<br /> 81% des participants à ce terrible jeu ont donc fini, sans état d'âme par « tuer » leur « adversaire ». 17% ont fait preuve de résistance, mais cependant, après avoir accepté contractuellement de<br /> participer à un jeu dont on leur explique préalablement très clairement les règles, et donc leur rôle de bourreau potentiel. Comment expliquer alors un tel comportement ? Un tel aveuglement devant<br /> l’horreur de la demande ? Quand des expériences (voir Rue 89) ont montré que des animaux placés dans des conditions proches refusent de faire souffrir leurs congénères.<br /> On peut fouiller la nature humaine, son rapport viscéral au mal. Nous ne pouvons que constater, à ce stade de notre prétendue évolution, la régression de la valeur de l’autre. Sans doute, là<br /> encore, devons-nous interroger l’évolution de notre société. De la bouffée printanière de 68 si étouffante pour nos actuels gouvernants à la régression culturelle entretenue aujourd’hui. Que<br /> reste-t-il des questionnements émancipateurs ? La société a basculé vers la marchandisation de l’ensemble des valeurs humaines. La moelle de nos vies au service du tout économique.<br /> La réussite, forcément individuelle, est mesurée à l’aune de la possession, à 50 ans, d’une rolex. Les passeurs d’éducation et de socialisation sont piétinés, l’instituteur relégué derrière le<br /> curé. Le temps disponible pour les enfants sacrifié par le « travailler plus » pour l’idéologie du « gagner plus ». Le curseur de la possession décale, alors, toujours, celui de la frustration. La<br /> frustration celui de la violence ressentie puis banalisée. Le poison libéral gagne surement les cœurs. Etre ou avoir. Etre ou paraître. L’homme cède surement aux totems libéraux, à leur médium<br /> comme la télévision. Même la désespérance aujourd’hui a un coût. Ne voit-on pas, à ce moment de casse des entreprises, les ouvriers non pas lutter pour la survie de leur emploi, mais pour empocher<br /> la prime de départ la plus sonnante. La classe ouvrière est morte. L’esprit collectif a été miné par la religion de l’individualisme. Chacun est seul devant sa progressive réduction vers le maillon<br /> faible, au point, comme à France Télécom, de ne trouver solution que dans le suicide.<br /> Alors dans ce jeu de la mort économique, l’autre est devenu transparent, quand il n’est pas le concurrent puis l’ennemi. Dans ce combat pour la survie consumériste, la violence a été intégrée comme<br /> une option parmi d’autres.<br /> Alors, faut-il totalement désespérer ? La crise rebrassant les valeurs, on a cru un temps à un changement possible et à retour à la résistance d’un nombre suffisant d’individus pour réimposer un<br /> combat pour la dignité de l’homme.<br /> A quel niveau de décharge sommes-nous dans le jeu en cours de la mort de la démocratie.<br /> <br /> Jean Pierre Epagne blog « Grains d’encre »<br /> <br /> <br />
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L
<br /> A propos de l'émission "LE JEU DE LA MORT<br /> Cette émission n'a pas été violente. Au contraire, elle a eu un mérite incontestable sur le plan pédagogique, en montrant le défaut majeur de notre société : La soumission à l'autorité et donc les<br /> atteintes aux libertés fondamentales.<br /> <br /> L'autorité est partout et en premier lieu à l'entreprise ou le patron peut décider de la vie ou de la mort de familles et de région entières, pour son seul profit.<br /> <br /> Je comprends que l'émission a voulu limiter l'analyse des comportements par rapport à certaines émissions people ou de télé réalité dans lesquelles on fait faire n'importe quoi aux participants.<br /> Mais il est regrettable que l'émission et le débat qui a suivi se soient contentés de condamner de tels programmes et jeux violents, notamment sur les chaînes commerciales. Même si cette<br /> condamnation est juste, parce que ces chaines commerciales n'ont qu'un objectif : celui de l'audimat (parce que malheurement ce type d'émission que je ne regarde jamais a quand même de l'audience<br /> ???).<br /> <br /> Mais sur le fond, ce que montre parfaitement cette émission c'est surtout un reflet de notre société, dans laquelle les individus dans leur grande majorité sont capables d'obéir à une autorité<br /> quelconque et de se soumettre à des règles abjectes et féroces.<br /> <br /> Que ne ferait-on pas pour avoir une augmentation de salaire plus grosse que celle de son collègue de travail ?<br /> Que ne ferait-on pas pour avoir un peu plus de pouvoir ou de grade ?<br /> <br /> Oui bien souvent notre comportement est guidé par un<br /> intérêt personnel (chacun pour soi), qui prime sur<br /> l'intérêt collectif (intérêt général). C'est la mode de l'individualisme ou du libéralisme (c'est pareil...).<br /> <br /> Cette analyse télévisée de la soumission de la société face à l'autorité ou au pouvoir est en même temps une vérité incontestable parce qu'elle a été vérifiée historiquement.<br /> <br /> Les résistants à l'autorité n'ont jamais été majoritaire. Pourtant faut-il rappeler que la résistance a toujours été indispensable pour sortir la grande majorité de la société passive de situations<br /> dramatiques et pour faire progresser la démocratie pour tous.<br /> <br /> De tous temps, il y a toujours eu beaucoup plus de moutons que de révoltés ou de progressistes. Mais un révolté est parfois aussi considéré comme un terroriste par l'autorité, parce qu'il DESOBEIT<br /> (Oser Dire NON....).<br /> <br /> En fait, l'autorité pose le problème du pouvoir. Tous les pouvoirs ont de l'autorité, y compris le pouvoir des médias. Le premier qui l'a compris c'est De Gaulle qui a su se servir de l'avènement<br /> de la TV (formidable média...).<br /> <br /> Cela reste vrai aujourd'hui pour tous les gouvernements.<br /> <br /> C'est un constat. La propagande (appelée aussi publicité ou bourrage de cranes) est une nécessité pour le pouvoir quel qu'il soit et où qu'il soit. (Le pouvoir central a besoin des Mass médias,<br /> comme une chaise sert à s'assoir...). Ce n'est donc pas un reproche, mais un fait !<br /> <br /> LE VRAI PROBLEME DE L'AUTORITE C'EST DONC LE POUVOIR !<br /> Ce n'est pas la télé en soi, mais tous les fondements et structures de la société et de toute société qui met tout en oeuvre (éducation, armée, religion, sondages, publicité...) pour guider le<br /> peuple par le bout du nez et EMPECHER L'ETRE HUMAIN d'ETRE LIBRE.<br /> <br /> Dans quel but, uniquement pour s'enrichir. Mais au bout il y a la réponse à la question AU DETRIMENT DE QUI ? DE L'INDIVIDU ET DE LA SOCIETE<br /> <br /> Il est beaucoup plus facile de faire passer la pillule à des gens soumis (vaccination, chômage, insécurité...) qu'à des gens libres qui résistent.<br /> <br /> Questions :<br /> Le peuple est-il stupide ??? Bien sur que NON !<br /> L'homme est-il doté de caractère ou d'intélligence dés sa naissance ??? Bien sur que NON !<br /> Quels sont les besoins d'une civilisation ???<br /> <br /> Pour ma part, je pense qu'il convient d'EDUQUER nos enfants et petits enfants à développer leur ESPRIT CRITIQUE et à savoir dire NON quand c'est nécessaire. En tout cas refuser l'asservissement !<br /> MEME SI CELA N'ARRANGE PAS NOS PETITS INTERETS PERSONNELS....<br /> <br /> LA EST LA CLEF si on ne veut pas revivre des pans de notre histoire ou des simples citoyens ont dénoncé leurs frères (et ce dans tous les régimes).<br /> <br /> C'est pourquoi on peut regretter que le débat après<br /> l'émission n'a pas été jusqu'au bout, pour montrer la<br /> nécessité de toujours résister à l'autorité. Il y va de l'avenir de nos libertés individuelles et collectives.<br /> <br /> Mais cette émission n'avait certainement pas pour objectif d'éclairer la société sur les véritables dangers de la soumission à l'autorité.<br /> <br /> Cela aurait pourtant pu marquer un tournant dans l'état d'esprit véhiculé par la télé en général. Dommage !!!<br /> <br /> La chanson de Jean Ferrat "UN PAF OBCENE EST A LA UNE"<br /> reste d'actualité. Décidemment, il avait bien raison ce grand poete.<br /> <br /> En conclusion, c'était une émission spectacle qui révèle une réalité, dont on a déjà conscience quand on s'intéresse quelque peu au monde extérieur et que l'on a déjà un peu d'expérience de la vie<br /> (j'ai 57 ans), mais qui hélas ne changera guère les mentalités des hommes, de plus en plus individualistes.<br /> <br /> Heureusement il y en aura toujours quelques uns qui Oserons dire non pour ETRE LIBRE ! (cela a aussi été le cas dans l'émission).<br /> <br /> <br />
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