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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Ont-ils changé ?

Publié le 6 Février 2009 par Paul Quilès in Politique française

 Peuvent-ils dire comme dans la fameuse chanson de Julio Iglésias : « Non, je n’ai pas changé…. » ?

L’actualité immédiate nous renvoie en effet l’image de responsables politiques qui se débattent, parfois laborieusement, pour nous expliquer, celui- ci qu’il n’a pas changé, celui- là qu’il a vraiment changé ou qu’il va changer.
Regardons cela de plus près :


- Nicolas Sarkozy
, au cours de sa prestation télévisée, a donné l’impression qu’il allait tenir compte de l’inquiétude des Français et de la gravité de la crise. Son vocabulaire a donc changé et il n’hésite pas à contredire (en paroles) tous les principes du libéralisme sur lesquels il a construit son image jusqu’ici. Il est cependant facile de voir qu’il ne s’agit que des apparences. A aucun moment par exemple, il n’a abordé les deux questions fondamentales qui expliquent l’ampleur de la crise et qui exigent des réponses : la faiblesse de la rémunération du travail et les ravages du libre échange sauvage. Et pourtant, l’évocation de ces thèmes fondamentaux et des réponses à apporter aux niveaux français, européen et mondial serait la seule façon d’être crédible et de montrer qu’il existe des solutions qui ne se limitent pas à des replâtrages hasardeux et à courte vue.

Quant au changement de comportement (à la place du « je décide », c’est « je vais me concerter »), chacun a bien mesuré à quel point il s’agit d’apparence, quand N. Sarkozy propose par exemple aux partenaires sociaux de débattre de la « répartition des profits », sachant fort bien que ce n’est pas dans ce cadre qu’une telle décision pourrait se prendre.

- Bernard Kouchner, quant à lui, s’énerve en essayant, de façon pas toujours convaincante, de nous montrer qu’il n’a pas changé. Et pourtant, on découvre que celui qui a bâti sa notoriété sur la défense des victimes des dictatures et des régimes autoritaires et sanguinaires, s’est laissé aller à des opérations (non délictueuses, mais troublantes) avec des personnages peu recommandables.

- Eric Besson voudrait qu’on le croie quand il dit qu’il n’a pas changé et qu’il est toujours de gauche ! Difficile d’imaginer cela après sa circulaire sur la dénonciation des passeurs de « sans- papiers. Cela me fait penser que si l’on appliquait ce texte à ceux qui ont franchi la frontière gauche-droite sans papiers (lui-même et plusieurs de ses amis), ils pourraient fort bien obtenir des papiers en dénonçant le « passeur » ! Il est vrai que ce dernier est connu et que, s’agissant de Besson, il lui a déjà donné le « papier »…c'est-à-dire la carte de l’UMP. J’ai même entendu ce matin un député de ce parti s’indigner de cette circulaire sur les « sans- papiers » et regretter que Besson n’ait pas plutôt reçu la carte du FN ! C’est lui qui le dit…..

- Olivier Besancenot vient de procéder à la dissolution de la Ligue Communiste Révolutionnaire, pour créer le NPA. Il a donc changé…le nom du parti, peut- être ses objectifs et son recrutement. Sur le fond, malgré la pertinence de ses critiques de la politique de la droite et de certaines de ses propositions, malgré son positionnement personnel, qui explique sa popularité médiatique, a-t-il vraiment changé ? Dans ses récentes déclarations, il vient de confirmer qu’il refusait d’envisager l’accession aux responsabilités du pouvoir « tant que les institutions n’auront pas changé ». Ce n’est pourtant pas la droite qui va transformer les institutions dans le sens souhaité par Olivier Besancenot ! Quant à la gauche « institutionnelle », qu’il ne veut pas aider dans la conquête du pouvoir, il ne semble pas espérer grand-chose d’elle…Il en reste donc au positionnement traditionnel de l’extrême gauche, qui refuse toute stratégie conduisant à l’exercice des responsabilités du pouvoir.  

                                              

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Décidemment, dans un monde en crise, en perte de repères et devenu dangereux, des changements profonds sont nécessaires. Ils imposent de bâtir une stratégie du changement, s’appuyant sur une analyse lucide et sans concession de notre monde. J’y reviendrai prochainement.

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