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Le blog de Paul Quilès

Réflexions et informations sur la paix et le désarmement nucléaire, sur la démocratie et sur l'actualité politique.

Survivre et prendre du plaisir

Publié le 9 Avril 2020 par Paul Quilès in Réflexions à haute voix

Survivre et prendre du plaisir

Réflexions à haute voix

 

Depuis l'époque de mes études j'ai toujours été passionné par l'histoire de l’univers, de la vie et de l’Homme.

A l’école Polytechnique, j’ai suivi avec passion les cours de ce qu'on appelait « l'astrophysique ».

Plus tard, j'ai eu la chance d'être ministre de l'espace pendant 4 ans.

Récemment, comme maire d'une commune qui est membre du Grand site Occitanie « Cordes-sur-ciel et les cités médiévales », j'ai eu l'occasion de mieux connaître le site de la grotte de Bruniquel, qui a bouleversé notre vision de l’homme de Néandertal, en prouvant que des humains occupaient déjà les grottes européennes il y a 176 500 ans, bien avant l’arrivée d’Homo sapiens !

Il y a une dizaine d'années, au cours de mes lectures (ma bibliothèque[1] est très fournie sur ces sujets), j'ai jeté quelques phrases sur un papier que je viens de retrouver. J’y disais que « les motivations essentielles de l'être humain depuis que l’Homo sapiens s’est imposé (il y a 40 000 ans) et probablement bien avant, semblent se résumer à deux objectifs : survivre et prendre du plaisir »

Au début, il s’agissait de réflexes : pour survivre, il fallait chasser, tuer, cueillir, se protéger ; le plaisir, c’était celui du corps et, avec le développement de la conscience et des relation sociales, est apparu le plaisir intellectuel.

Le confinement imposé aujourd’hui à plusieurs milliards de personnes à travers le monde porte atteinte à ces motivations essentielles.

Les privations de plaisir (dont celle de la liberté de circuler) qu’il entraîne, sont évidentes. Elles sont acceptées… mais pour combien de temps encore ?

En revanche, les peurs et les inquiétudes se multiplient, entretenues par une médiatisation intense, parfois confuse et contradictoire et finalement anxiogène. On a peur pour sa survie, pour celle de sa famille et de ses amis. On s’inquiète pour l’avenir de son mode de vie, on se demande quels vont être les bouleversements des systèmes économiques et sociaux, les risques d’affrontements internationaux et surtout, on ne sait pas quand cette période peut se terminer.

Il est vrai que l’incertitude sur cette question est majeure. Dans l’attente de la mise au point d’un vaccin, ainsi que de la validation et du déploiement des tests, tout ralentissement de la pandémie n’est que provisoire. Le virus, qui a profité de la mondialisation débridée, n’est pas près d’arrêter son parcours.

La publication quotidienne d’un flot de chiffres sur l’évolution et les prévisions du nombre de contaminés et de décès contribue à accentuer les angoisses et à faire douter de la survie. A cet égard, la comparaison avec les pandémies passées néglige de souligner que les sociétés étaient très différentes et fonctionnaient sans les modes de communication instantanée du monde de 2020.

Qui se souvient de la grippe de Hong Kong de 1968-69, qui a causé un million de morts, dont plus de 30 000 en France ? Pas moi….

Par contre, je me souviens d’avoir attrapé la grippe asiatique en 1957, mais je ne savais pas qu’elle avait causé 2 millions de morts, dont plus de 15 000 en France.

Quant à la grippe espagnole de 1918, qui a terrassé une de mes tantes, je n’ai pas entendu dire que les 30 à 50 millions de morts (drôle de précision !) qui en ont résulté aient été un sujet majeur de débat dans les reconstructions qui ont suivi la fin de la guerre de 14-18.

****

Dans la période qui vient, il va falloir résister aux inquiétudes et aux peurs que nous impose la privation des deux motivations essentielles de l’être humain que j’ai énoncées. Cela exigera de dépasser les polémiques de toutes sortes -politiques, médicales, techniques, médiatiques- dont nous sommes abreuvés et d’intégrer dans nos réflexions sur « le monde demain » des éléments de nature historique, voire philosophique. C’est ce que j’ai modestement essayé de faire dans ce texte.

 

Paul Quilès

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E
Nous savons aujourd’hui qu’il y a du néandertal chez sapiens . Depuis 200.000 ans l’homme n’a pas survécu il a vécu , traversant toutes les catastrophes et si nous sur terre , toi , moi et les autres c’est qu’il a pris du plaisir , toutes sortes de plaisirs . Comme disait Horace * Carpe Diem *
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P
C'est avant tout de retenir et de tirer des leçons," prévenir c'est guérir "
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