L'amitié franco-allemande

A la suite de la publication de mon discours du 11 novembre 2018, j'ai reçu cette lettre émouvante de Ernst Ulrich von Weizsäcker, ancien député (SPD) du Bundestag, président honoraire du Club de Rome.

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    Cher Paul

    Je vous suis profondément reconnaissant de votre appel à un monde sans guerre et de votre description de la phase historique de la fin de la Première Guerre mondiale. Vous nous rappelez les victimes des deux côtés. Vous parlez des accords de paix problématiques après la guerre, contenant le germe de terribles développements à venir, non seulement en Allemagne, mais également au Proche-Orient. La tragédie qui a eu lieu lors du traité de Lausanne a été la destruction de l’idée sage de donner un territoire et un État aux Kurdes. Ainsi ont été créées les racines d'une radicalisation de l’Islam.

    L’origine des catastrophes de 1914-1918 se trouve bien sûr entièrement dans les pays de langue allemande. L'empereur austro-hongrois et son état-major étaient des idiots, et l'empereur allemand était pire qu'un idiot, seulement dépassé en folie criminelle par Adolf Hitler et son gang. Mais l'Allemagne a en quelque sorte finalement appris sa leçon. La paix et l'amitié avec nos voisins ont amené la phase la plus douce de notre histoire. Tous les écoliers allemands connaissent Robert Schuman, Charles de Gaulle, Alcide de Gasperi, Winston Churchill, Sicco Mansholt et Walter Hallstein.

    Au cours de ces journées de commémoration du centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, j’ai voulu exprimer ma gratitude à de nombreuses personnes dans d’autres pays européens pour que cette approche commune prévale sur l’horrible néo-nationalisme qui sévit aujourd’hui.

   Bien amicalement.

   Ernst