Le Président de la République vient de se laisser aller à des propos inquiétants sur sa conception de la laïcité, en déclarant vouloir "réparer" le lien entre l'Église catholique et l'Etat, qui "s'est abîmé".
En attendant qu’il s’explique lui-même sur ce qu’il a voulu dire, il n’est pas inutile de rappeler quelques principes qui fondent la laïcité en France, comme je l’avais fait à l'issue du colloque sur la laïcité qui s'était déroulé à l'Assemblée nationale en 2009.
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" Le 9 décembre 1905, les représentants du peuple inscrivaient dans la loi les principes indéfectibles de la laïcité, valeur universelle d'unité, de liberté, d'égalité, de concorde et pierre angulaire de la République
Par son article 1er, la loi proclamait la liberté de conscience, le droit de croire ou de ne pas croire, et le libre exercice des cultes. De ce fait, la laïcité n'est pas hostile aux religions, contrairement à une contre-vérité courante.
Par son article 2, elle proclamait l'indépendance réciproque de l'Etat et des cultes. De ce fait, elle s'opposait au cléricalisme, c’est à dire l'intrusion d'autorités religieuses dans la vie politique et les lois de l'Etat. En stipulant que « la République ne reconnaît ni ne salarie aucun culte », elle posait comme un principe l’universalité de son orientation, condition de l’égalité de traitement de tous les citoyens, qu’ils croient en Dieu ou non.
Aujourd'hui, la laïcité est bafouée par les agissements et les intentions déclarées des plus hautes autorités de l'Etat. La République est fragilisée par la progression du communautarisme social, ethnique, religieux, qui divise de plus en plus la société." (….)
du manifeste présenté par le club Gauche Avenir le 10 octobre 2009
rappelant l'histoire et les principes de la laïcité